H

12 juillet 1969, aux fêtes de la San Fermín à Pampelune. La ville est en ébullition pour célébrer son saint patron, évènement rassemblant toutes les nuits près d’un million de personnes, toutes vêtues traditionnellement de blanc et de rouge. À l’aube, lors du lâcher de taureaux, un homme meurt, encorné par l’une des bêtes. Aucune information sur son identité, si ce n’est la lettre H retrouvée sur son porte-clés. Signe distinctif : il est ce soir-là habillé de bleu. À partir de ce fait divers sur lequel tout le monde spécule, le réalisateur imagine la dernière nuit de cet homme. Pour cela, il plonge plusieurs fantômes de H, habillés de bleu, au cœur de cette fête aujourd’hui. Ces acteur·ice·s vadrouillent dans les rues au milieu des orchestres et des danses, allant de beuverie en beuverie, tentant parmi la foule de pousser un cri du cœur au crépuscule d’une vie. Filmé au téléphone portable par plusieurs équipes, H prend la forme d’une déambulation sous alcool jusqu’au bout de la nuit, un document sensoriel quasi anthropologique dans l’une des plus grandes fêtes populaires au monde.
Aurélien Marsais

H, 2022