Aurora

Tout part d’un rêve où João, le réalisateur du film, disait à sa mère qu'il allait partir à la recherche des enfants que sa grand-mère avait aidés à naître. Elle s'appelait Aurora, elle était sage-femme. On dit d'elle qu'aucun enfant n'est jamais mort entre ses mains.
Accompagné par le fantôme de sa grand-mère, João ira à la rencontre des femmes de sa famille, ancêtres ou descendantes d'Aurora, les vivantes et les mortes. Dans ce qui ressemble à un voyage initiatique, un retour aux origines sur le territoire de sa grand-mère dans le sertão profond et aride de Bahia, dans le Nordeste du Brésil, il découvrira une suite de destins tragiques. Un mauvais sort jeté sur sa famille, qui révèle une histoire structurelle de la violence faite aux femmes, enracinée dans une culture patriarcale, l'évangélisation et l'esclavage. En partant chercher Aurora (l'aurore, la lumière), c'est toute la violence sur laquelle le Brésil a été construit qui va apparaître.
Ce sortilège sera ici conjuré par une entreprise d'une grande beauté, malgré tout, et par les moyens du cinéma. Apaiser les fantômes en leur rendant leurs visages, leurs histoires. Et peut-être transformer les histoires en inventant de nouvelles fins, faites d'amour, d'affection et de soin.
Mourad-Anis Moussa