Humphrey Jennings
Royaume-Uni | 1945 | 39 min
Langue : anglais

Jennings imagine dans ce film un journal de guerre, écrit pour le fils d’un citoyen britannique sous les armes. La description commence à la naissance de l’enfant, le 3 septembre 1944, et couvre une période de six mois. On en ressort éprouvé parce que s’y projette la définitive impression de désoeuvrement de l’homme moderne : homme sans qualité, homme d’après les catastrophes. Difficile liberté.

Jennings imagine dans ce film un journal de guerre, écrit pour le fils d’un citoyen britannique sous les armes. L’enfant naît le 3 septembre 1944 près d’Oxford, et la description commencée à cette date prend fin avec les derniers jours de février 1945, couvrant de la sorte une période de six mois. Le destin de l’enfant est croisé avec celui d’un aviateur blessé, Peter, d’un fermier, Alan, d’un mineur, Goronwy, et d’un ingénieur, Bill. A la variété des destins, s’ajoute la complexité des thèmes abordés par Jennings, ponctués par un constant rappel du passage du temps, des saisons qui changent, des nouvelles de la guerre qui s’achève. A Diary for Timothy est le film le plus élaboré de Jennings, sans doute aussi le plus poignant: ses doutes sur le monde dont va accoucher la guerre sont toujours d’actualité. On en ressort éprouvé parce que s’y projette, outre une polyphonie d’images et de sons autant réels que rêvés, la définitive impression de désoeuvrement de l’homme moderne : homme sans qualité, homme d’après les catastrophes. Difficile liberté.

Laurent Roth