Mudanza

Daniel Kvitko
Cuba | 2011 | 12 min
Langue : espagnol
Sous-titre : anglais

Un vieux couple cubain, dont la maison menace de s’effondrer, ne se laisse pas démonter pour autant et en construit une nouvelle avec l’aide des voisins. Face à de jeunes missionnaires évangéliques qui lui rendent visite, l’épouse lance qu’elle ne croit qu’au dieu qui règne depuis 1959. Une métaphore amusante sur la transformation actuelle de la société cubaine.

La modeste maison de Bella et Abelardo s’est en partie effondrée, certes, mais le couple ne se laisse pas démonter pour autant. Avec l’aide de voisins, ces deux Cubains déjà âgés mènent à bien les travaux de reconstruction. Il faut bien tenir les cadres représentant Fidel Castro et Che Guevara pour qu’ils ne tombent pas sous le choc des coups de marteau. A peine réinstallé, ils reçoivent à leur table deux jeunes missionnaires évangéliques. Avec patience et fermeté, Bella explique que, pour elle, n’existent que les dieux de la révolution de 1959, qui ont donné de la dignité à son existence. Pendant ce temps, Abelardo reste assis en silence, en s’inquiétant toutefois quelque peu de la longueur du psaume que la jeune chrétienne souhaite leur lire. L’Argentin Daniel Kvitko, qui étudie actuellement le cinéma à Cuba, pose un regard tendre et plein d’humour sur ce couple révolutionnaire. En seulement douze minutes, Mudanza forge une métaphore de la société cubaine en pleine métamorphose, et de l’immuabilité de l’idéologie et de la foi.

Jenny Billeter

Traduction BMP Translations