Viktor

Dans la campagne isolée de Kharkiv, Viktor, un colosse intimidant, manie le sabre dans le froid glacial, s'inspirant des héros des films de samouraï qu'il dévore avec sa mère sur leur vieux téléviseur. Lorsque l’invasion russe débute, il se précipite pour rejoindre l’armée et participer à l’effort national, déterminé à prouver sa valeur. Recalé à cause de sa surdité, il se reconvertit en photographe de presse. Au plus proche des soldats et des mercenaires, sa fascination de longue date pour l’imaginaire guerrier se confronte à la réalité du front.
Présenté au Festival de Toronto et produit par Darren Aronofsky, Viktor est un drame intime et puissant sur la virilité, où l’intériorité du protagoniste, déchirée entre bravoure et vulnérabilité, trouve écho dans une élégante cinématographie en noir et blanc qui n’est pas sans rappeler l’expressionisme tourmenté du début du XXe siècle, une tradition artistique elle-même indissociable du contexte de guerre dans lequel il a émergé.
James Berclaz-Lewis